Présentation du Jiu Jitsu Brésilien

Le jiu-jitsu Gi No Gi

un art venu du Brésil

Le Jiu Jitsu Gi No Gi est dérivé des techniques de judo et de jiu-jitsu, deux arts martiaux originaires du Japon. C’est en 1920 que le japonais Mitsuyo Maéda exporte ces arts martiaux au Brésil, créant ainsi le Jiu Jitsu Gi No Gi .

Le Jiu Jitsu Gi No Gi est à l’origine un sport complet, mêlant self-défense, techniques d’amenées au sol et soumissions (étranglements, compressions, clefs d’articulations : chevilles, talons, genoux, coudes, épaules etc).

En compétition, le Jiu Jitsu Gi No Gi se pratique sans frappe. Seuls les puristes de la discipline conservent l’enseignement des techniques de self défense en vue des passages de grades. C’est un sport qui est souvent associé au jeu d’échecs. En effet, sa pratique demande une grande réflexion et les combinaisons possibles (techniques de jjb) sont au moins aussi nombreuses que celles des échecs. Aujourd’hui, de nombreux pays pratiquent le Jiu Jitsu Gi No Gi , plus souvent appelé JJB ou BJJ (Brazilian Jiu Jitsu). Un système de grades et de ceintures permet d’évaluer le niveau de chacun. Le Jiu Jitsu Gi No Gi se pratique en Kimono (soit GI en anglais). Son petit frère, le Grappling (dit NO-GI) est un dérivé du Jiu Jitsu Gi No Gi . Il se pratique en short et tee-shirt et reprend sensiblement les règles du Jiu Jitsu Gi No Gi .

Des compétitions internationales sont organisées aux quatre coins du monde. Les combattants s’y affrontent par couleur de ceinture et catégorie de poids. Cependant, dans certains tournois (Absolute), les combattans s’affrontent sans distinction de poids. C’est l’un des seuls sports dans lequel on retrouve cette particularité, et il n’est pas rare de voir les plus légers l’emporter ! Les combattants de MMA (mixed martial arts) se spécialisent pour la plupart dans le JJiu Jitsu Gi No Gi pour améliorer leurs techniques de combat au sol et de soumissions. Le Jiu Jitsu Bresilien en France compte de plus en plus de pratiquants chaque année. Vous pouvez vous aussi trouver un club près de chez vous A la toute fin du 19e siècle, certains maîtres de Jiu-Jitsu ont émigré du Japon vers d’autres continents, enseignant les arts martiaux, ainsi qu’en participant à des combats et des concours. Esai Maeda Koma, aussi connu comme “Conde Koma”, a été un de ces maîtres. Après avoir voyagé avec sa troupe, combattant dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique, Koma arrive au Brésil en 1915, et s’établit à Belem do Para l’année suivante, où il rencontre un homme du nom de Gastao Gracie. Le père de huit enfants, dont cinq garçons et trois filles, Gastao devient un passionné de Jiu-Jitsu et amène son fils aîné Carlos auprès du maître Japonais pour qu’il lui enseigne le combat.

Pour Carlos Gracie, jeune homme de 15 ans relativement fragile, le Jiu-Jitsu devient non seulement une méthode pour se battre, mais aussi pour son évolution personnelle. A 19 ans, il s’installe à Rio de Janeiro avec sa famille et commence à enseigner et à participer à des compétitions d’arts martiaux. Durant ses voyages, Carlos enseigne à des élèves, et prouve également l’efficacité de cet art en battant lors de compétitions des adversaires plus forts physiquement. En 1925, il retourne à Rio et ouvre la première Académie, l’“Academia de Gracie Jiu Jitsu”. A partir de là, Carlos commence à partager ses connaissances avec ses frères, en affinant ses techniques et en les adaptant aux caractéristiques naturellement plus faibles de sa famille. Carlos leur enseigne également sa philosophie de vie, ainsi que ses concepts d’alimentation naturelle. Au final, Carlos devient un pionnier dans la création d’un régime spécifique pour athlètes, “le régime alimentaire Gracie”, qui a transformé le Jiu-Jitsu en un terme synonyme de santé. En créant ainsi un système efficace d’autodéfense, Carlos Gracie voit dans cet art un moyen de devenir un homme plus tolérant, plus respectueux et avec une meilleure confiance en soi. Avec pour objectif de démontrer la supériorité du Jiu Jitsu, et aussi de développer une tradition familiale, Carlos défie les plus grands combattants de son époque, tout en gérant la carrière sportive de ses frères. En se battant contre des adversaires plus lourds de 20 ou 30 kilos, les Gracie gagnent rapidement en reconnaissance et prestige. Attirés par le nouveau marché se développant autour de Jiu-Jitsu, de nombreux pratiquants japonais viennent alors à Rio, mais aucun n’est en mesure d’établir des Académies avec autant de succès que les Gracie. Cela été surtout dû au fait que la pratique japonaise était d’avantage axée sur des “takedowns” (des amenées au sol) et des projections, alors que le Jiu Jitsu des Gracie était plus tourné vers des techniques plus sophistiquées de lutte au sol et de finalisation. Carlos et ses frères ont eu une telle influence sur ces techniques que cela a modifié complètement les principes internationaux du Jiu Jitsu. Ces techniques étaient si propres à Carlos et à ses frères que ce sport s’est lié à une identité nationale, et il est maintenant communément appelé “Jiu Jitsu brésilien” pratiquée par des combattants d’arts martiaux du monde entier, y compris du Japon. Avec la création d’un organisme officiel afin de superviser l’administration du sport, les règles et le système de classement, l’ère des compétitions de Jiu Jitsu a été lancée. Aujourd’hui, le Jiu Jitsu est beaucoup plus organisé, avec une Fédération Nationale et Internationale, fondée par Carlos Gracie Jr. A travers son travail avec la Confédération de Jiu Jitsu brésilien, Carlos Gracie Jr. a contribué au développement de ce sport en organisant les premières compétitions officielles. Actuellement, la Confédération organise des compétitions au Brésil, aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, réalisant ainsi le rêve initial de Carlos de diffuser le Jiu Jitsu à travers le monde..

Histoire

Mitsuyo Maéda, né au Japon en 1879, pratiqua d’abord le sumo, avant d’entrer au Kodokan (école de judo de Jigoro Kanocréée en 1882) en 1897. En 1904, alors 4e dan de judo, il partit aux États-Unis, avec Tsunéjiro Tomita, pour faire la démonstration de cette nouvelle discipline en affrontant des lutteurs. Il effectua un premier séjour au Brésil en 1907, puis en 1914 (à Belém), et participa à l’établissement de la colonie japonaise au Brésil en 1920

Au cours de ces séjours au Brésil, il participa à des combats de lutte libre (vale-tudo) pour montrer la supériorité du Kodokan (école de judo fondée par Jigoro Kano) et pour gagner un peu d’argent. Il fut alors surnommé « Conde Koma ». Durant cette période, il fut aidé par Gastão Gracie, descendant d’une famille écossaise. En remerciement, il enseigna l’art du combat à son fils, Carlos Gracie, qui l’enseigna à son tour à ses frères, Oswaldo, Gastão Jr, George Jr (Gastao et Cesalina Gracie avaient huit fils). Devenu leader du clan Gracie, le jeune élève Carlos qui était attiré par le combat réel modifia rapidement les techniques apprises par le comte Koma pour l’adapter à la réalité brésilienne. Carlos Gracie commença à tester lui-même ses techniques en lançant lui aussi des défis. Carlos Gracie avait la réputation de combattre n’importe qui, sans distinction de taille ou de poids. Il demeura invaincu et devint une légende au Brésil.

Helio Gracie était un autre frère de Carlos, mais le médecin lui avait déconseillé de pratiquer, en raison de sa santé fragile et il se contentait donc de regarder et d’écouter l’enseignement de son frère. À l’âge de 16 ans, il remplaça Carlos lors d’un cours, en se servant de ce qu’il avait mémorisé. Il commença ainsi la pratique du ju-jitsu, mais repensa le ju-jitsu traditionnel avec l’esprit brésilien et adapta les mouvement à sa propre physionomie, étant de petit gabarit (1,65 m, 64 kg). Il créa ainsi un art martial propre, qui reste jeune par rapport à son ancêtre japonais. Une première tentative d’imposer cet art martial face à l’école japonaise échoua ainsi en 1951, avec la défaite d’Helio Gracie face au champion du Japon de Judo, Masahiko Kimura. Celui-ci récidivait 8 ans plus tard en venant à bout de Santana, champion de Gracie jiu-Jitsu (1 victoire et 1 nul).

Aujourd’hui, des Académies de jiu-jitsu brésilien se sont créées un peu partout, chaque membre de la famille Gracie dirigeant sa propre académie (ou presque), même si le nombre de pratiquants reste restreint en Europe.

Technique

Contrairement à la majorité des arts martiaux, qui privilégient le combat debout, pieds et poings, le jiu-jitsu brésilien se focalise sur le combat au sol, domaine extrêmement technique et où le gabarit joue moins. Cela s’avère d’autant plus juste si l’un des deux adversaires a fait le choix de combattre au sol. En effet, on peut souvent forcer un adversaire à aller au sol, alors qu’en revanche on ne peut jamais obliger l’autre à combattre debout. Dès lors, la victoire dans un combat libre entre deux adversaires passe généralement par une maîtrise des techniques de combat au sol. Il en résulte une place nettement moins importante laissée en matière de projections ou de techniques de frappe du jiu-jitsu brésilien par rapport aux autres arts martiaux.
Ainsi de nombreux jiu-jitsukas affrontent lors de combats libres, des lutteurs, des boxeurs ou des karatékas dans le cadre de compétitions internationales telles que le Pride Fighting Championships ou l’Ultimate Fighting Championship, et s’imposent comme de redoutables combattants. Même si les jiu-jitsukas se font amener au sol, et se retrouvent à combattre dos au sol, il s’agit d’une position (appelée dans la garde) intéressante en pur jiu-jitsu brésilien qu’il faut savoir maîtriser en combat libre. Tout comme au sambo, les pratiquants du jiu-jitsu brésilien pratiquent le combat au sol total. Ils ont à leur disposition tout un arsenal de clés de bras (épaule, coude, poignet), de clés de jambe (genou, cheville, pied), de clés de cou, et d’étranglements. Le jiu-jitsu brésilien représente une spécialisation du combat au sol, avec la redécouverte de nouvelles positions caractéristiques comme la garde (où dos au sol, on enserre la taille de l’adversaire entre ses jambes), qui permet de se protéger des techniques de soumission, tout en étant capable d’en délivrer. Le jiu-jitsu brésilien et son application en vale-tudo (tout est permis en portugais) se sont révélés particulièrement efficaces lors de la création en 1993 des Ultimate Fighting Championships ou UFC qui virent la victoire de Royce Gracie, ou encore à l’occasion des défis remportés par Rickson Gracie, véritable légende des arts martiaux.

Grades

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